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Tanzanie

Spotlight 28

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Tanzanie

1.Entretien

Hamza S. Johari

Directeur Général

Tanzania CAA

 

“Le Projet de mise en œuvre pilote (PIP) du SAATM est une excellente idée de la CAFAC, mais il nécessite un véritable engagement de la part de chaque État membre du PIP. Tous les États devraient « joindre le geste à la parole » afin de réaliser les avantages de la libéralisation totale du transport aérien par la mise en œuvre du YD dans le cadre du PIP SAATM.”

1) Quelles ont été vos réalisations au sein de l’autorité de l’aviation civile ainsi que dans le domaine de l’aviation dans votre pays en 2023 ?

  1. Remise en état rapide des services de transport aérien à la suite de la pandémie de COVID-19

Le secteur de l’Aviation tanzanien a connu une reprise significative après la pandémie, avec un nombre de passagers traités en 2022 dépassant de près de 2 % les niveaux d’avant COVID-19, en particulier ceux de 2019. La reprise a été si rapide qu’à la fin de 2023, elle a atteint 21 % par rapport aux niveaux de 2019. La croissance annuelle moyenne enregistrée après la COVID-19, c’est-à-dire entre 2020 et 2023, a été de 35 %, contre 3,8 % seulement enregistrés au moins trois ans avant la COVID-19.

  1. Mise en place de mécanismes modernes de communication entre les pilotes et le personnel de l’aéroport.

2) Quels sont vos défis actuels et comment la CAFAC peut-elle vous assister ?

  1. Ressources humaines insuffisantes

Le secteur est confronté à une forte demande de professionnels qualifiés, en particulier de pilotes et d’ingénieurs aéronautiques (inspecteurs et pilotes volants/ingénieurs praticiens). Cela a un impact sur le niveau des aspects réglementaires et de facilitation des services de transport aérien. La CAFAC devrait mobiliser des ressources pour assurer la formation d’experts.

  1. Mauvaises infrastructures aéroportuaires

De nombreux aéroports / pistes d’atterrissage manquent d’installations modernes et d’entretien. Cela a des conséquences sur la sécurité et l’efficacité des opérations aériennes dans ces aéroports. La CAFAC devrait mobiliser des ressources pour les aéroports prioritaires en Afrique.

  1. Contraintes financières

On constate toujours un manque de financement pour le développement des infrastructures, l’entretien et le renforcement des capacités, ce qui a une incidence sur la qualité des services de transport aérien.

  1. Connectivité et développement des réseaux

La connectivité aérienne est peu satisfaisante. Les itinéraires actuels ne peuvent pas répondre de manière adéquate aux besoins de la population et à l’effet de démultiplication attendu du transport aérien par rapport à d’autres secteurs de l’économie tanzanienne. Ce problème peut être résolu en s’engageant dans une concurrence efficace, notamment en mettant en œuvre le SAATM de manière opérationnelle.

3) Quels sont les actes que vous posez en perspective de l’effectivité du SAATM ?

La République-Unie de Tanzanie n’a pas encore signé l’Engagement solennel d’adhésion au SAATM. Nous en sommes aux dernières étapes des consultations avec les parties prenantes, y compris les décideurs politiques, avant de nous lancer dans l’adhésion au Marché. Sur la base des accords bilatéraux de services aériens (BASA) conclus avec 31 pays africains, nous appliquons actuellement les paramètres YD suivants :

  1. Libre exercice des droits de trafic de la 1ère, 2ème, 3ème, 4ème et 5ème liberté pour toutes les catégories de fret. Pour les passagers, le libre exercice de toutes les libertés a été autorisé dans les BASA, à l’exception du droit de trafic de la 5e liberté, qui a été autorisé sur la base d’un examen au cas par cas ;
  2. Désignation multiple – Tous les BASA, à l’exception d’un seul, qui dispose d’une disposition de double désignation à la suite d’une demande de l’autre partie, ont spécifié une désignation illimitée des compagnies aériennes éligibles ;
  3. Tarifs aériens déréglementés – Dans les BASA, les dispositions tarifaires ne sont pas réglementées ; les prix sont déterminés par les forces respectives de l’offre et de la demande ;
  4. Fréquence et capacité sans restriction – Les BASA ont laissé aux forces du marché le soin de déterminer un certain nombre de fréquences de vol et de capacités d’aéronefs à déployer ;
  5. Points d’entrée – La République-Unie de Tanzanie autorise les compagnies aériennes désignées des autres parties à exploiter toutes les destinations internationales en Tanzanie.

4) Que pourrez-vous dire au sujet du SAATM PIP ?

Le Projet de mise en œuvre pilote (PIP) du SAATM est une excellente idée de la CAFAC, mais il nécessite un véritable engagement de la part de chaque État membre du PIP. Tous les États devraient « joindre le geste à la parole » afin de réaliser les avantages de la libéralisation totale du transport aérien par la mise en œuvre du YD dans le cadre du PIP SAATM. En outre, les membres du PIP devraient démontrer statistiquement les avantages du SAATM et la CAFAC devrait périodiquement rendre compte à ses États membres les avantages obtenus par les membres, en ce qui concerne la mise en œuvre complète du YD à travers le SAATM PIP. Il s’agit d’une stratégie visant à motiver les membres qui n’ont pas adhéré au SAATM à le faire et ceux qui ont adhéré mais n’ayant pas signé le Protocole de mise en œuvre, à accélérer le processus.

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