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Zambia

Spotlight 26

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Zambia

1. Interview

Capitaine Derrick F. LUEMBE
Directeur général, CAA Zambie

« La mise en œuvre du SAATM libérera le potentiel de l’Afrique. Nous verrons plus de productivité dans divers secteurs ; moins de temps de trajet grâce à une meilleure connectivité ainsi qu’à des opérations commerciales et à une efficacité améliorées ».

1) Quelles ont été vos réalisations en CAA et en aviation dans votre pays en 2023 ?

J’ai été nommé Directeur général de l’Autorité de l’aviation civile de Zambie en janvier 2024. Permettez-moi tout d’abord de remercier la CAFAC pour cette merveilleuse initiative qui permettra d’en savoir plus sur ce que font les différents États dans le domaine de l’aviation. Ce renseignement est pertinent, surtout si nous voulons avancer en tant une seule et même Afrique.

L’aviation a été identifiée comme un moteur et un catalyseur essentiels du développement socio-économique de la Zambie, ce qui a été clairement énoncé dans le Huitième Plan de Développement National (PDN) du pays. Le 8ème PND prévoit un processus de planification du développement national coordonné et intégré qui est participatif, réactif et axé sur les résultats. L’un des quatre domaines de développement stratégique identifiés dans le plan est la transformation économique et la création d’emplois, dont le Tourisme est un moteur, le Transport et la Logistique un catalyseur et le Développement de l’Aviation un programme clé et une composante de la transformation de la Zambie en une plaque tournante régionale du transport et de la logistique.

Dans ce contexte, l’année 2023 a été marquée par le lancement, par le Ministre des Transports et de la Logistique, de la Stratégie nationale de l’aviation civile, qui couvre la période allant jusqu’à 2026. Cette stratégie fournit une orientation stratégique visant à atteindre une croissance durable dans le secteur. En conséquence, le gouvernement a fait du transport aérien une priorité et a entrepris des investissements considérables dans les infrastructures aéroportuaires. Trois des aéroports internationaux, à savoir les aéroports internationaux Kenneth Kaunda, Simon Mwansa Kapwepwe et Harry Mwanga Nkumbula, ont été construits et/ou modernisés pour répondre aux normes de certification internationales. La CAA a dès lors certifié avec succès les trois aéroports selon les normes internationales, s’alignant ainsi sur les Objectifs d’Abuja en matière de sécurité. Le gouvernement a également investi des fonds considérables dans la modernisation des aérodromes provinciaux afin de créer un scénario en étoile dans lequel les aérodromes provinciaux desservent les aéroports principaux ou internationaux. L’année dernière, l’un de nos aéroports provinciaux (Kasama) a été modernisé et remis à neuf. Il servira de modèle à tous les aéroports provinciaux que le gouvernement s’est engagé à mettre en place. Le gouvernement a également prévu de développer d’autres projets nouveaux d’aéroports tels que Chinsali, Choma et certains parcs nationaux afin de promouvoir le commerce, les échanges et le tourisme notamment. Le gouvernement a également prévu de développer d’autres projets nouveaux d’aéroports tels que Chinsali, Choma et certains parcs nationaux afin de promouvoir le commerce, les échanges et le tourisme notamment.

L’année 2023 a également été marquée par une augmentation du nombre d’acteurs dans le secteur de l’aviation en Zambie. Nous avons assisté à l’arrivée de compagnies aériennes telles que Mozambique Airlines, Fly Safair d’Afrique du Sud et Angolan Airlines qui a exprimé son intérêt pour la reprise des vols vers la Zambie. La CAA a également délivré un Certificat d’Opérateur Aérien à Sarago Air, un nouvel opérateur local zambien, ce qui témoigne de la foi en l’expansion de notre secteur.

La collaboration et l’engagement des parties prenantes sont demeurés essentiels pour la CAA. A l’approche du programme universel d’audits de la supervision de la sécurité (USOAP) de l’OACI, la CAA a intensifié ses engagements avec l’industrie et les différentes parties prenantes. Pour permettre à la Zambie de passer l’audit avec succès, il est essentiel de collaborer dans différents domaines afin de s’assurer qu’il existe une vision commune. Parmi les parties prenantes engagées, il convient de mentionner : diverses agences gouvernementales, l’Union européenne, la CAFAC, la Banque mondiale, nos opérateurs, les médias et le grand public.

Par ailleurs, la CAA a continué à fournir une assistance technique à d’autres États au travers de divers programmes en collaboration avec la CAFAC et l’Organisation de la sécurité aérienne (SASO) de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Grâce à l’expertise technique de son personnel, la Zambie a apporté son soutien à des pays comme l’Eswatini, le Lesotho, le Zimbabwe, la Namibie, le Mozambique et le Botswana. Nous avons également collaboré très étroitement avec le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) dans divers domaines tels que le Programme de soutien au développement du secteur du transport aérien, avec trois objectifs, à savoir, l’opérationnalisation du Marché unique du transport aérien en Afrique ; Renforcer la capacité réglementaire et institutionnelle des institutions de l’aviation civile dans la région de l’Afrique de l’Est, de l’Afrique australe et de l’océan Indien (EA-SA-IO) et, enfin, améliorer les performances de la navigation aérienne dans la région EA-SA-IO. Toutes ces actions de collaboration avec l’UE, le COMESA et la CAFAC permettront à l’industrie aéronautique zambienne d’obtenir de bons résultats et, par la même occasion, de contribuer au développement socio-économique de la Zambie.

La Zambie a accueilli un certain nombre de réunions internationales notamment l’Atelier interrégional de coopération civilo-militaire sur la Gestion du trafic aérien dans la zone Afrique – Océan Indien (AFI) en août à Lusaka. Elle a également abrité la conférence de l’Organisation civile de navigation aérienne (CANSO) dans la capitale touristique de la Zambie, Livingstone, en septembre. Ces deux conférences ont attiré des participants de tout le continent et du monde entier, ce qui témoigne des perspectives prometteuses du secteur de l’aviation en Zambie.

Il est intéressant de savoir que la Zambie a été choisie comme l’un des pays pour mettre en œuvre le SAATM. Cela a placé la Zambie sur la scène continentale et nous attendons avec impatience de voir davantage de résultats avec la mise en œuvre du SAATM. Ces réalisations, ainsi que d’autres, telles que l’amélioration continue de notre Mise en œuvre effective, la mise en œuvre du Programme de sécurité nationale, la mise en œuvre réussie du Programme de soutien au secteur de l’aviation et l’assouplissement des protocoles COVID, ainsi que la suppression des visas d’entrée pour certains pays, ont encouragé davantage de touristes à se rendre en Zambie. Ces mesures ont également permis d’augmenter le nombre de passagers et de touristes. Aujourd’hui, la Zambie peut se féliciter d’avoir surpassé les chiffres obtenus avant l’entrée en vigueur des protocoles COVID.

2) Quels sont vos défis actuels et comment la CAFAC peut-elle vous assister ?

  1. Manque de personnel : La CAA a rencontré un certain nombre de difficultés. Bien qu’elle ait obtenu de bons résultats dans un certain nombre de domaines, la CAA de Zambie manque encore de personnel. Il est donc nécessaire d’augmenter les effectifs afin de pouvoir gérer efficacement le volume de travail qui lui incombe.
  2. Formation : Notre personnel technique a besoin d’une formation permanente dans des domaines spécifiques, mais les limitations budgétaires nous obligent à donner la priorité aux besoins opérationnels plutôt qu’à la formation.
    1. Besoin en appui technique : Un appui technique plus important est encore nécessaire pour renforcer le rôle réglementaire de la CAA. Nos partenaires de coopération, comme l’Union européenne, ont fait un excellent travail en complétant certaines de ces dépenses par un appui technique. Cependant, un certain nombre de défis pourraient être relevés si d’autres partenaires se mobilisaient.
    2. Des possibilités de collaborations restreintes entre les parties prenantes : Une collaboration accrue entre les parties prenantes est nécessaire pour la réussite du SAATM. Le plan de mise en œuvre du SAATM devrait se situer à plusieurs niveaux (à la fois au plus haut niveau et au niveau opérationnel) et, étant donné la diversité des acteurs clés, il est nécessaire de mettre en place un plan clair d’engagement des parties prenantes et de communication qui permettra à l’Afrique d’atteindre cet objectif.

    Nécessité impérative d’une visibilité accrue : En tant qu’agence gouvernementale, le financement est principalement canalisé vers des domaines hautement prioritaires. Par conséquent, des budgets supplémentaires pour l’engagement des parties prenantes et la visibilité de la CAFAC sur le SAATM auprès des différents États seraient un atout majeur. Il est recommandé à la CAFAC de constituer un Groupe de travail composé de professionnels des Relations publiques et de la Communication afin d’aider à faire passer ce message d’un point de vue panafricain. Ce Groupe devrait avoir les mêmes messages clés, une approche similaire en termes de livraison et tous les membres devraient fournir un retour d’information à leurs DG qui suivront les progrès réalisés par chaque État. De cette manière, le message se concentrera sur une approche basée sur « une seule Afrique » et contribuera à obtenir plus de résultats

Votre engagement en faveur du SAATM : comment comptez-vous le poursuivre ?

 

  • La Zambie a fait de grands progrès dans la mise en œuvre du SAATM. Comme vous le verrez plus loin, notre pays a accordé des droits de la cinquième liberté à un certain nombre de pays. La Zambie a été désignée comme l’un des pays du PIP SAATM en novembre 2022. En tant qu’État mettant en œuvre le SAATM PIP, nous nous engageons à lever les différents obstacles à la mise en œuvre du SAATM et à impliquer les différentes parties prenantes pour y parvenir. Nous nous sommes engagés à mettre en œuvre le SAATM et avons veillé à ce que les nouveaux Accords bilatéraux de services aériens que nous négocions et approuvons soient conformes à la Déclaration de Yamoussoukro. Le SAATM présente d’énormes avantages qui peuvent renforcer la croissance économique du pays. Une fois que les accords bilatéraux de services aériens seront alignés sur les objectifs du SAATM, l’Afrique jouira d’une meilleure connectivité. La Zambie est également ouverte à l’octroi de droits de trafic de la Cinquième liberté aux compagnies aériennes, afin de permettre l’ouverture du ciel à un plus grand nombre d’acteurs. Cela se traduira par une meilleure connectivité. Nous nous engageons également à mieux faire connaître le SAATM afin que toutes les parties prenantes puissent adhérer à la mise en œuvre du SAATM et en tirer des profits.

4) Que pouvez-vous dire sur le SAATM-PIP ?

 

  • Le SAATM PIP est une initiative à saluer, en particulier l’approche à plusieurs niveaux selon laquelle l’AFCAC abordera ce sujet à plusieurs niveaux, en commençant par les chefs d’État et de gouvernement, puis les ministres et ainsi de suite. Cette approche structurée permettra d’obtenir des résultats et de rendre la mise en œuvre du SAATM plus efficace. Elle contribuera également à rationaliser les efforts en vue d’atteindre les objectifs souhaités, afin que l’ensemble du continent bénéficie de synergies aboutissant à des domaines d’amélioration.
  • La mise en œuvre du SAATM libérera le potentiel de l’Afrique. Nous assisterons à une augmentation de la productivité dans divers secteurs, à une réduction du temps de voyage grâce à une meilleure connectivité, ainsi qu’à une optimisation des opérations commerciales et de l’efficacité. Le pays et le continent dans son ensemble verront une circulation accrue des passagers et des marchandises, ce qui dynamisera la croissance économique. Le développement économique sera ainsi favorisé par l’intensification des échanges intra-africains.
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