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Le SAATM PIP

Le SAATM PIP, ou projet pilote de mise en œuvre du SAATM (ou MUTAA en français), est une initiative visant à accélérer la mise en œuvre de la DY et du SAATM par le biais d’une approche qui regroupe de petits groupes de pays afin de promouvoir les avantages de cette mise en œuvre et de traiter les obstacles rencontrés.

L’approche multi-acteurs est conçue pour faciliter une approche harmonisée et cohérente en vue d’augmenter le trafic permis par des itinéraires rendus possibles par la 5e liberté entre et via les groupes de pays concernés à 30 % d’ici 2025.

« Avec le lancement du SAATM PIP, les présidents recevront un rapport annuel sur la mise en œuvre du SAATM »

Adefunke AdeyemiSecrétaire générale de la CAFAC

Objectif

Le SAATM PIP a été lancé pour faire avancer le processus de libéralisation du trafic aérien en Afrique. En 2022, une étude de l’IATA a révélé que la libéralisation des marchés entre les États africains était inférieure à 15 %, ce qui démontre la nécessité d’une approche unifiée et d’un soutien cohérent des membres. L’objectif du SAATM PIP est donc d’améliorer les opérations liées aux vols de 5e liberté en Afrique, en passant du niveau actuel de 14,5 % à 30 % d’ici 2025, et d’accroître la collaboration intersectorielle et les synergies entre les institutions de transport aérien et d’autres secteurs de l’économie, tels que le commerce, le tourisme, etc.

Approche PIP

Les accords de services aériens constituent le fondement du SAATM. La CAFAC a identifié les pays les plus conformes à la DY en se basant sur une analyse de 607 accords BASA. En utilisant ces États comme exemples, nous avons créé un modèle pour un nouveau mode de fonctionnement qui soit multilatéral plutôt que bilatéral.

Principaux acteurs

La réussite du SAATM PIP dépend de l’engagement de nos principales parties prenantes.

Notre premier niveau d’interlocuteurs sont les présidents du continent. Ils se sont déjà engagés à mettre en œuvre le SAATM PIP et nombre d’entre eux ont signé le traité.

Notre deuxième niveau de parties prenantes clés est le niveau ministériel, qui dispose de l’autorité pour suivre les progrès de la mise en œuvre du PIP et en rendre compte aux présidents. À ce niveau, nous disposons également d’un niveau élevé d’adhésion et de soutien.

Le troisième niveau, le niveau opérationnel, comprend une variété de parties prenantes telles que : les pays, les comités nationaux de mise en œuvre du SAATM, les personnes contacts du SAATM, les autorités de l’aviation civile, les aéroports, les agences de l’espace aérien, les compagnies aériennes, les services d’immigration, les douanes, etc. Nous collaborons avec nos parties prenantes de troisième niveau afin de comprendre les défis auxquels ils sont confrontés et de les soutenir dans le processus de mise en œuvre complète de la DY.

Système de comptes-rendus présidentiels

Afin de garantir que les présidents restent informés des progrès de la mise en œuvre du SAATM, nous avons introduit le système de comptes-rendus aux présidents sur l’avancement du SAATM. Dans ce système de compte-rendu, le président de l’État champion du SAATM (le Togo, à partir de 2023) rendra compte des progrès du SAATM à l’Union africaine.

Le président en exercice de l’Union africaine (le président sénégalais Macky Sall en 2023) convoquera ensuite une réunion avec les 19 présidents des pays du SAATM PIP.

Les accords SAATM PIP

Lancé en novembre 2022 à Dakar, au Sénégal, avec 14 ministres du transport aérien et des représentants de 20 États africains, le SAATM PIP a défini les accords suivants :

1. Suivi – Les autorités de l’aviation civile (AAC) des États participeront au suivi de la mise en œuvre complète de la DY/du SAATM et du programme d’audit de suivi. Elles effectueront également des analyses des lacunes et mettront en œuvre des plans d’action correctifs.

2. Régulation – Les AAC et la CAFAC respecteront l’article 13, partie 5 de l’annexe 4 de la DY et prendront les mesures nécessaires pour garantir une confidentialité et une protection des données appropriées.

3. Représentant – Les AAC désigneront un représentant dûment qualifié. Cette personne jouera le rôle de facilitateur et sera chargée de fournir à l’Agence d’exécution (AE) les informations nécessaires pour mener à bien l’audit.

4. Communication – Le représentant désigné informera régulièrement les parties concernées des éléments suivants : réponses au protocole d’enquête des États et des compagnies aériennes éligibles sur la mise en œuvre de la DY, copies des BASA, copies des réglementations nationales, lettres d’approbation des compagnies aériennes éligibles désignées, et réponses au questionnaire de suivi en ligne de la DY/SAATM.

5. Suivi – L’audit de suivi de la DY portera sur les points suivants :

  •  Législation et réglementation pertinentes
  • Organe de supervision économique des AAC
  • Octroi de l’accès au marché/BASA
  • Désignation des compagnies aériennes et application des critères d’éligibilité au titre de la DY
  • Confirmation des résultats obtenus par les États dans le cadre des programmes d’audit de l’OACI en matière de sécurité et de sûreté
  • Systèmes efficaces de surveillance de la concurrence et de la protection des consommateurs
  • Mise en œuvre de la DY par les compagnies aériennes éligibles sur la base d’indicateurs de performance liés aux compagnies aériennes

6. Conformité – Les AAC s’engagent à tenir à jour une liste de contrôle de la conformité.

7. Disponibilité – Les informations pertinentes seront mises à la disposition de l’équipe d’audit de l’Agence d’exécution. L’Agence d’exécution rendra compte des résultats et des recommandations.

8. Indicateurs clés de performance critiques – Le projet étudiera les sept ICP critiques suivants :

ICP-1 : L’État a promulgué des lois/réglementations nationales essentielles qui donnent effet aux dispositions de la Décision de Yamoussoukro et à ses instruments institutionnels et réglementaires sur son territoire.

ICP-2 : L’État dispose d’un BASA/MASA conforme à la DY ou d’un instrument alternatif lui permettant d’accorder l’accès au marché et la libéralisation des services de transport aérien intra-africains sur son territoire aux compagnies aériennes africaines éligibles désignées.

ICP-2.1 : L’État a accordé, au minimum, la cinquième liberté de circulation aérienne pour toutes les liaisons et tous les secteurs reliant son territoire à d’autres États membres du SAATM aux compagnies aériennes africaines éligibles désignées.

ICP-3 : L’État dispose d’un organisme approprié pour assurer un système de contrôle et de surveillance de mise en œuvre de la DY pour le marché libéralisé du transport aérien intra-africain sur son territoire.

ICP-9 : L’autorité aéronautique de l’État dispose d’un processus et d’une procédure permettant de s’assurer que l’État se conforme aux dispositions de sécurité pertinentes de la DY ainsi qu’à la mise en œuvre effective des huit (8) éléments critiques (EC) du système de supervision de la sécurité de l’État supérieurs ou égaux à la moyenne mondiale.

ICP-10 : L’autorité aéronautique de l’État dispose d’un processus et d’une procédure pour veiller à ce que l’État respecte les dispositions relatives à la sûreté figurant dans les annexes de la Convention de Chicago relative à l’aviation civile internationale. La procédure de l’autorité aéronautique de l’État permet également à ce dernier d’examiner toute demande émanant d’un autre État partie concernant des mesures de sûreté spéciales permettant de faire face à une menace particulière.

ICP-16 : L’État dispose d’un processus et d’une procédure pour contrôler et évaluer systématiquement la libéralisation des services de transport aérien et les avantages du SAATM.

9. ICP auxiliaires – Le projet étudiera les douze ICP auxiliaires suivants :

ICP-4 : L’autorité aéronautique de l’État dispose d’un processus et d’une procédure de contrôle/surveillance de la DY pour s’assurer que les opérateurs de services aériens respectent les exigences réglementaires de l’État partie.

ICP-5 :
L’État a promulgué des règlements appropriés, applicables aux services réguliers et non réguliers de transport aérien intra-africain, qui interdisent toute pratique, tout accord ou tout comportement susceptible d’exercer un effet anticoncurrentiel sur le marché africain de l’aviation.

ICP-6 : L’autorité aéronautique de l’État dispose d’un processus et d’une procédure pour assurer la mise en œuvre de ses règles de concurrence.

ICP-7 : L’État a promulgué une réglementation appropriée pour se conformer à l’Annexe 6 de la DY, qui protège les consommateurs de transport aérien contre les traitements inéquitables dans la fourniture de services et qui prescrit les droits des consommateurs et les responsabilités des entreprises de transport aérien dans la protection des consommateurs, applicables aux services de transport aérien à l’intérieur de l’Afrique.

ICP-8 : L’autorité aéronautique de l’État dispose d’un processus et d’une procédure de contrôle/surveillance visant à garantir la protection des droits des consommateurs, applicables aux passagers payants et aux passagers disposant de billets émis dans le cadre d’un programme de fidélisation, d’autres accords commerciaux ou programmes d’une compagnie aérienne ou d’un voyagiste, y compris les consommateurs de services de transport de fret aérien.

ICP-10 : L’autorité aéronautique de l’État dispose d’un processus et d’une procédure pour veiller à ce que l’État respecte les dispositions relatives à la sûreté figurant dans les annexes de la Convention de Chicago relative à l’aviation civile internationale. La procédure de l’autorité aéronautique de l’État permet également à ce dernier d’examiner toute demande émanant d’un autre État partie concernant des mesures de sûreté spéciales permettant de faire face à une menace particulière.

ICP-11 : La compagnie aérienne africaine éligible désignée dispose d’une politique et d’une procédure approuvées pour se conformer aux réglementations de l’État qui englobent la Décision de Yamoussoukro et ses instruments institutionnels et réglementaires en tant que base pour l’exploitation de services de transport aérien intra-africains réguliers et non réguliers.

ICP-12 : La compagnie aérienne africaine éligible désignée dispose d’une politique et de procédures approuvées pour se conformer aux obligations des États parties en matière de concurrence dans l’exploitation de services de transport aérien intra-africains réguliers et non réguliers.

ICP-13 : La compagnie aérienne africaine éligible désignée dispose d’une politique et de procédures approuvées pour se conformer aux obligations des États parties en matière de protection des consommateurs dans le cadre de l’exploitation de services réguliers et non réguliers de transport aérien intra-africain.

ICP-14 : La compagnie aérienne africaine éligible désignée est en mesure d’exploiter des services de transport aérien intra-africains réguliers et/ou non réguliers dans le cadre d’un SAATM libéralisé.

ICP-14.1 : La compagnie aérienne africaine éligible désignée est en mesure d’exploiter tous les droits logiques de cinquième liberté de l’air sur les liaisons/secteurs du SAATM libéralisé, à partir des territoires des États desservis par son réseau de liaisons aériennes.

ICP-15 : La compagnie aérienne africaine éligible désignée, qui exploite des services de transport aérien intra-africains réguliers et/ou non réguliers dans le cadre d’un SAATM libéralisé, dispose d’une politique et d’une procédure qui lui permettent de se conformer pleinement aux dispositions de l’Annexe 6 de la DY sur les règlements relatifs à la protection des consommateurs.

Rapport d'avancement sur les droits de circulation liés à la 5e liberté en 2023

1. Transair Sénégal : Dakar – Abidjan – Bamako
2. Air Côte d’Ivoire : Abidjan – Abuja – Lomé
3. Kenya Airways : Nairobi – Accra – Dakar
4. Mauritania Airlines : Nouakchott – Bangui – Cotonou
5. Lam Mozambique : Maputo – Harare
6. Afrijet : Libreville – Cotonou – Sao Tomé-et-Principe
7. Kenya Airways : Nairobi – Accra – Freetown
8. Asky Airlines : Lomé – Ouagadougou – Lagos
9. Ceiba : Malabo – Pointe Noire – Kinshasa
10. Ethiopian Airlines : Addis Abeba – Conakry – Ouagadougou
11. Ethiopian Airlines : Addis Abeba – Ndola – Bulawayo
12. Air Côte d’Ivoire : Abidjan – Kinshasa – Johannesburg
13. Asky : Lomé – Paia – Bissau

Plusieurs questions relatives à la destination et à l’autorisation entre les États ont été résolues, notamment pour les pays suivants :

1. Nigeria / Gabon
2. Gabon / Afrique du Sud
3. Nigeria / Togo
4. Madagascar / Afrique du Sud
5. Nigeria / Côte d’Ivoire

Pays du SAATM PIP

1. Cap-Vert
2. Cameroun
3. République centrafricaine
4. République du Congo
5. Côte d’Ivoire
6. Éthiopie
7. Gabon
8. Gambie
9. Ghana
10. Kenya

11. Maroc
12. Mozambique
13. Namibie
14. Niger
15. Nigeria
16. Rwanda
17. Sénégal
18. Afrique du Sud
19. Togo
20. Zambie